Nous verrons bien
Nom de Dieu, que de poussières! et encore on n'en voit que le dessus...
C'est avec cette reflexion mac mahonienne que je fais renaître (pour l'espace d'une chronique?...) ce bon vieux blog qu'est musichronique.. et avec l'espoir que quelqu'un lira cette chronique!
Le problème du contenant réglé (le blog), se pose maintenant celui du contenu (la chronique en elle-même). En effet, si j'écris ici et maintenant, c'est que l'envie de faire une chronique m'est venu soudainement mais sans vraiment savoir de quoi elle traitera. Plusieurs possibilités s'offrent à moi:
Si je choisis la chronique "actualité", il y a le tout nouvel album de Girls In Hawaii , mais qui n'a pas plus d'intérêt que ca.
Si je choisis la chronique "nouvelles acquisitions", il y a Millionaire, dEUS, U.N.K.L.E , Fatboy Slim et tout ca... mouais pourquoi pas, mais non!
Si je choisis la chronique "hardue et originale", il y a ce livre qu'est l'Odyssée du Rock que je dépiote chaque jour depuis Noël et qui raconte l'histoire du rock de 54 à maintenant... mais ca serait compliqué de critiquer une telle chose.
Si je choisis la chronique "dossier-style de musique", là j'ai un vrai sujet à traiter où je peux rammener ma science. Baptiste me demanda dernièrement ce que signifiait le terme "shoegaze", tout en s'excusant de ne pas parler le jeune. C'était une occasion presque trop belle d'apporter ma foi dans le shoegaze à cette ame égarée. Mais en définitive, qu'y connais-je en shoegaze? J'écoute bien 5-6 groupes shoegaze (sur une cinquantaine!) et il ne m'est pas difficile de définir ce terme... mais enfin je ne me suis jamais lancée dans l'écoute des précurseurs de ce style que sont Jesus and Mary Chain et que sais-je...
Lancé sur la piste, je n'ai plus qu'à faire la chronique classique d'un album révolutionnaire :
Loveless de My Bloody Valentine
Cet album doit faire partie de mes 10 préférés et il a fait coulé beaucoup d'encre de plumes tant passionnées que criant à l'inaudible. En tout cas, il n'a laissé personne indifférent.
De cet album, le dernier de My Bloody Valentine (1991), est né le bruit "pur", les groupes nouvellement shoegaze s'essaieront en vain de retrouver cette beauté, ce bruit primitif , quitte à détruire les micros d'une guitare ultra fuzzées et désaccordée à l'aide d'une perceuse éléctrique.
Comme je l'ai dit plus haut, Loveless n'a pas inventé le shoegaze (ou noisy pop), mais My Bloody Valentine, et surtout loveless, fut Le modèle du shoegaze, la partie immérgée de cette scène underground composée d'une multitude de groupes, et qui ne dura tout au plus que 4 ans. Le grunge, apparu en même temps, viendra tout balayer, ahahaha.
Loveless est à écouter du début à la fin, les titres suivent tous la logique noisy pop : guitares fuzzées jouées avec le vibrato et basse saturée formant le mur du son, voix féminine éthérée et lancinante généralement suivie par de longues notes de guitare aigües. La batterie assure son rôle de rythmique avec simplicité, rajoutant quelques breaks sur la caisse claire de temps en temps.
Grace à tout cela se crée des nappes de bruit mélodiques porteuses d'énormément d'émotions. On se laisse très facilement emportée par cette vague sonique du début à la fin. L'album terminé, on ne réalise plus très bien ce qu'on vient d'écouter. C'est une nouvelle sensation qui s'offre à nous, autre que celle que l'on connait lorsqu'on écoute de la musique banale.
Il n'y a pas vraiment de titres à retenir car ils sont tous énormes et qu'ils perdent pas mal de leur signification (mais restent tout aussi beaux) en dehors de l'écoute de l'album , peut-être "Only Shallow" et "Soon" qui font que l'album commence et fini par deux hymnes noise (et de la musique en général).
20 , Vraiment une putain de claque, et j'ai mis 1 an à m'en remettre.
Vous l'aurez donc compris, cet album est intemporel. C'est le genre d'album que je ferais écouter à mes enfants pour leur faire découvrir la musique.
Je vais terminer par reparler du shoegaze. Ce style fut balayé par le grunge, mais se retrouve dans des groupes très actuels comme The Brian Jonestown Massacre, The Dandy Warhols, The Warlocks, Oasis ou Coldplay dans quelques morceaux.
A part Loveless de My Bloody Valentine, je recommande également Isn't Anything et You Made Me Realise et surtout Nowhere de Ride sorti en 1990 et qui est pour moi l'autre album incontournable du Shoegaze.
Et pour répondre à la question de Baptiste , le shoegaze désigne les groupes noisy pop qui regardent leurs pieds en jouant par timidité , et aussi pour signifier que seule la musique compte ( à la place du show ou d'une attitude rock'n roll superflues).